jeudi 4 mai 2017

BOUDICCA de Jean-Laurent Del Socorro





Éditions ActuSF
280 pages
18 euros

4éme de couv :

Angleterre, an I. Après la Gaule, l’Empire romain entend se rendre maître de l’île de Bretagne. Pourtant la révolte gronde parmi les Celtes, avec à leur tête Boudicca, la chef du clan icène. Qui est cette reine qui va raser Londres et faire trembler l’empire des aigles jusqu’à Rome ? À la fois amante, mère et guerrière mais avant tout femme libre au destin tragique, Boudicca est la biographie historique et onirique de celle qui incarne aujourd’hui encore la révolte.


L'avis de Dup :

La sensation déjà ressentie dans Royaume de vent et de colères d'aller à l'essentiel est encore accentué dans ce nouveau roman de Jean-Laurent Del Socorro. Boudicca est un court récit, mais d'une densité incroyable. En moins de 240 pages l'auteur va nous conter la vie de Boudicca, cette reine celte qui a vécu de l'an 28 après J.C. à l'an 61. C'est donc en quelque sorte une biographie à peine teintée de Fantasy par le biais de quelques rêves mystiques.

Un roman dans lequel on s'immerge pleinement et rapidement. Boudicca donc, qui deviendra reine des Icènes à la mort de son père Antedios, un clan celte du sud de l'Angleterre. Une gamine qui aura souffert du désintérêt, voire du rejet de son père pour cette enfant qui lui a ravi sa femme. Une gamine qui pourtant n'aura de cesse de s'entraîner dur à la lance et au bouclier pour briller à ses yeux.

C'est le druide Prydain qui se chargera de son éducation, qui lui apprendra le pouvoir des mots qui restent si souvent coincés dans sa gorge, mais aussi le poids des silences. Elle acquièrera ses qualités de combattante grâce à Ysbal, la guerrière aux trois maris. Elle connaîtra l'amour avec Pratsutagos son mari et Jousse son amante.

Mais, de son premier rêve mystique au dernier, ce sera les romains qui impacteront sa vie, qui influenceront ses décisions. Elle subira le règne de Claudius, puis celui de Néron. Même si Boudicca est une reine guerrière, le récit de sa vie ne sera pas uniquement rempli de batailles et de combats. Alors que sa fierté en souffrira, elle saura faire des compromis, accepter des négociations et passer des accords avec ces maudits aigles. Elle constatera par elle même que ce mélange des civilisations apportera certains bienfaits à son peuple, comme exploiter la culture des céréales, comme le pavage des voies de circulation. Elle saura apprendre de ses victoires comme de ses défaites.

Boudicca est donc le portrait d'une femme forte, indépendante et fière, remplissant tour à tour son rôle d'épouse, de mère, de reine. Mais c'est aussi une peinture de cette civilisation celte du premier siècle de notre ère, avec ses croyances et ses mythes, avec en toile de fond l'empire romain et ses velléités expansionnistes. Bref c'est instructif en plus d'être passionnant. Tout cela servi par une écriture fluide et concise qui m'avait déjà conquise. Un bien agréable moment de lecture que je vous recommande bien sûr. 
Et puis, un peu comme une cerise sur le gâteau, cette couverture que l'on doit à Yana Moskaluk que j'aime beaucoup.





Hop ma première lecture pour le 4ème round !
Le "livre masculin" du Défi N°1

3 commentaires:

Nath Aely a dit…

Bon je vais peut etre changer d'avis alors car bizarrement il ne me tentait pas mais j'ai confiance en ton jugement ;)

Les lectures de Licorne a dit…

J'ai lu "royaumes de vents et de colère ", j'avais bien aimé malgré un peu de confusion je me souviens dans l'orchestration du roman. je note celui-là !

Vert a dit…

Un très chouette roman, j'ai beaucoup aimé ce portrait de femme forte.